7 propositions pour une mécanisation agricole qui conjugue compétitivité et sobriété
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Coûts de production, environnement, décarbonation, dispositifs d’aides, renouvellement des générations : le Réseau Cuma appelle à un pacte pour une mécanisation responsable, durable et vivable de l’agriculture
A l’aube d’une nouvelle séquence budgétaire de l’Etat, le Réseau Cuma publie un plaidoyer pour remettre en débat le sujet de la mécanisation de l’agriculture dont le cap politique a aujourd’hui bien du mal à être formalisé. La machine est pourtant au centre des enjeux de compétitivité des exploitations, de changement de pratiques, de transition écologique ou encore de décarbonation dans l’agriculture. Un levier sur lequel il est temps d’activer la réflexion collective !
Constats
Une mécanisation agricole qui marche sur la tête
- Le constat chiffré est sans appel, la charge cumulée des frais de mécanisation pour l’ensemble des exploitations françaises s’établit à 18 milliards d’euros, et pèse pour 25 % en moyenne des charges pour une exploitation.
- Il y a pourtant un potentiel d’économie de 15 000 € en moyenne par an en travaillant mieux sa stratégie machine. Ce levier de compétitivité des coûts de production reste le grand absent des échanges sur la compétitivité des exploitations agricoles.
- Encouragées par une fiscalité favorable aux achats individuels de machines qui atteint 1,3 milliards €, les mesures liées à la mécanisation agricole sont aujourd’hui à rebours des enjeux de décarbonation, de planification écologique, voire de renouvellement des générations. Moins de 10 % du parc machine est mutualisé.
- Enfin, avec 1 conseiller indépendant pour 25 vendeurs de machines agricoles, le conseil en machinisme n’est plus un enjeu de politique publique. Un impact concret de cet accompagnement s’illustre à travers les bancs d’essais moteurs sur les tracteurs, permettant des économies jusqu’à 1000 L de carburant par an.
Propositions
Le Réseau Cuma appelle à un pacte en faveur d’une mécanisation responsable, durable et vivable
Parmi les propositions concrètes pour alimenter ce pacte, qui doit être construit avec l’ensemble des parties prenantes publiques et privées, le Réseau Cuma propose :
- Un objectif de 30 % de mutualisation du parc machine dans le cadre de la planification écologique.
- Un renforcement des outils de pilotage des politiques publiques sur le volet agro équipement. Le Réseau reprend notamment une proposition parlementaire d’extension des missions de l’observatoire des prix et des marges au secteur amont sur le volet agroéquipements, et demande la création d’une mission parlementaire sur le fonctionnement du marché des agroéquipements.
- A périmètre budgétaire constant, une fiscalité des agroéquipements remodelée incitant les pratiques vertueuses de partage de machines.
- Le positionnement d’un diagnostic mécanisation dans la phase d’installation des nouvelles agricultrices et nouveaux agriculteurs.
- Le soutien au reconditionnement de matériel agricole, et une conversion énergétique réaliste du parc machine.
- Le développement d’une démarche stratégique pour le conseil et l’accompagnement en agroéquipement, reprenant une recommandation du CGAAER.
“Nous appelons les parlementaires et le futur Gouvernement, tout comme les autres acteurs agricoles, à se saisir de ce plaidoyer comme base de réflexion et de proposition, et à lancer un chantier commun pour remettre le sujet de la machine agricole sur le bon rail” conclut Philippe Martinot, Secrétaire Général de la FNCuma.